Il y avait des choses, des paroles et des actions que jamais il n’aurait du faire et pourtant, il se retrouvait à présent devant Granger, ce qu’il s’était interdit, sachant pertinemment qu’il serait incapable de la voir comme la Gryffondor qu’elle était, cette personne agaçante qui avait été le premier tableau, avant que l’image ne se brouille, et change pour finalement arriver a une conclusion qui l’effrayait toujours autant. Severus aurait du se montrer tout aussi partial que d’ordinaire, il aurait du lui ordonner de quitter cet endroit mais eu lieu de cela, il était venu vers elle, s’était énervé et ainsi, le masque s’était brisé, la haine avait éclaté. Il aurait voulu hurler a cette personne que s’enfermer ainsi n’y changerait rien, que la mort de Potter ne s’effacerait pas au bout de quelque jours et surtout, il aurait souhaité pouvoir être capable de lui réapprendre à vivre, ou a faire comme… mais c’était impossible pour lui, même si il avait suggéré ceci, le Maître des Potions était trop égoïste et démuni de sentiment pour réellement comprendre ce qu’elle ressentait, alors que, au contraire, il aurait pu être la personne appropriée pour l’aider, ayant déjà connu la perte de quelqu’un qu’il avait aimé. Il n’était pas doué pour cela, il n’avait jamais su faire preuve de pitié, ou de compassion, alors seule la colère dominait et il l’exprimait clairement, passant outre le fait qu’il lui faisait certainement mal a lui tenir ainsi le poignet, avec trop de force.

Il n’aurait jamais cru qu’elle puisse ainsi se débattre et se reculer après ce qu’il venait de lui dire. C’était une offre réelle et même si elle n’était pas présentée avec les conventions que tout le monde respectait, Severus lui avait offert son aide pour se voir repousser tout aussi rapidement qu’il avait pu songer a une idée aussi stupide. Les onyx brillèrent pendant quelque secondes, assez pour exprimer son incompréhension mais aussi sa haine sourde qui malgré ses talents d’Occlumens et le masque qu’il portait en permanence ne parvenait plus a être intériorisée. C’était comme si il avait attendu ce moment, quelqu’un a accuser et bien évidemment, la personne choisie était la plus faible.

« Qu'est ce que ça peut bien vous faire. Vous l'homme qui ne m'avait regardé que à travers un voile épais de mépris et de haine. »

Les paroles atteignirent leur but. Une expression de profond mépris se dessina sur chacun des traits de son visage. Severus n’avait pas pour habitude de se voir refuser quoique ce soit, encore moins quand la demande était aussi peu conventionnelle. Il avait fais une erreur, le reconnaissait à présent. Cette gamine était bornée, et il l’a laisserait mourir si c’était ce qu’elle souhaitait, il n’irait pas a l’encontre de sa volonté.

Mais si il n’avait pas compris la réaction de la Lionne dans un premier temps, trop aveuglé par sa haine, il du reconnaître qu’elle avait raison et que son comportement n’était pas le bienvenu. Severus n’avait pas a l’aider, il n’était strictement rien, si ce n’était un incapable qui avait tenté de protéger Potter, alors, dans une certaine mesure, Granger n’avait pas tord. Qu’il continue de voir le monde derrière son masque, que les autres continuent de passer dans sa vie sans jamais l’effleurer. Il n’y avait plus que cela à présent, des jours qui se succéderaient, des mois. La vie reprenait son cours comme auparavant, lorsqu’il ne voyait que miss-je-sais-tout et non pas Hermione, celle qui ne supportait pas la mort de Potter. Severus était ce professeur de potions acariâtre et cynique, il ne devait pas changer pour une personne… et pourtant.

Le Directeur de Serpentard fit quelques pas vers Granger, voulant être alors certain qu’elle entendrait ses paroles et qu’elle se les rentrerait dans son crâne bien trop étriqué.

« Vous êtes mon élève Granger, et si ma classe venait à être démunie d‘un nouveau Gryffondor, Minerva n‘aurait plus de quoi rivaliser avec ma maison. » Si il y avait une pointe de sarcasme, de cet humour particulièrement noir dans ces paroles, ce ne fut que pendant un bref instant, car il reprit, avec une voix plus profonde, plus froide et accusatrice que jamais. « C’est votre plus grand souhait n‘est-ce pas ? Rejoindre Potter, être lâche. Les Gryffondor ont toujours eu tant de courage lorsqu’il s’agit d’affronter une épreuve ; mais vous préférez vous laisser abattre, laisser le monde vous marcher dessus. Continuez sur cette voie et je vous donne deux semaines avant qu’on puisse ériger une seconde stèle. » Chaque mot avait été craché dans une rage qui lui était peu commune et ce ne furent que des murmures. Il se souciait de son état, n’aurait pas du, mais n’en avait que faire, elle ne devait pas rejoindre le Balafré, pas maintenant.

Puis il détourna le regard, ne supportant plus sa faiblesse, ces yeux dans lesquels il aurait pu tout comprendre, des yeux qui lui auraient montrer la vérité. Il n’utilisait pas la Legilimencie sur ses élèves, il ne voulait pas d’un chaos plus important que sa propre vie.

« Je ne vous accepte plus dans mon cours. »

Les mots avaient été lâchés, froidement. Il ne fournit aucune explication à cette soudaine décision, sachant qu’elle comprendrait elle-même. Severus ne voulait pas d’une personne qui risquerait de faire exploser sa salle de classe ou tout simplement de s’évanouir suite a la toxicité de certaines potions. Il n’acceptait pas la faiblesse, et avait parfaitement conscience que si Hermione -Granger ! Il devait penser à elle par son nom de famille!- n’acceptait pas son aide, alors elle prendrait en considération ses paroles et peut-etre que ceci lui permettrait de relever la tête, elle qui voulait toujours autant prouver sa force, ses connaissances, il lui donnait de quoi montrer sa résistance…